samedi 28 janvier 2012

La fuite de Troie

"Les grecs mettent feu à Troie! Courrons!Courrons!Courrons!
L'immense cheval de bois a recraché des monstres!
Fuyons dans le Latium et laissons la patrie
Dans le capharnaüm de l'ire des ennemis!"
Ainsi parlait Ilion devant l'invasion.

"Qu'y pouvons-nous bien faire? Les murailles sont en feu!
Les casques mortifères d'ennemis sont trop nombreux
Aux remparts, dans la Ville, qui leur défend l'accès?
Et nos fils et nos filles tombent déjà sous leurs traits.
Abandonnons nos richesses, laissons-les à nos hôtes
Oublions la tendresse de celle qui fut notre
Et gagnons nos vaisseaux, et traversons les mers
Vers un lieu plus clément, fut-il les Enfers!"
Ainsi parla Enée aux aînés forcenés.

"Ainsi tu veux trahir Neptune et Apollon
Qui nous ont fait présent de la ville d'Ilion?
Ainsi, pleurait Anchise, tu veux sacrifier
La mémoire de Priam et d'Hector souillée
Par le cruel Achille et la ruse d'Ulysse
Après cette poltronnerie, tu t'oses dire mon fils?"
Ainsi parla son père devant sa lâcheté.

"Ecoute celui qui te portes sur ses épaules
Ilion vient de finir comme finira la Gaule.
Contre l'envahisseur, nous n'avons nul pouvoir
Comme les gaulois qui s'opposeront à César.
Or, nous pouvons mourir comme fera Cléopâtre
Ou nous pouvons fuir et pour Rome nous battre."
Ainsi parla Cassandre et Ilion fut quittée.

***

A cette étrange fable, il n'y a nulle morale
Mais un parti à prendre vers l'Amont ou l'Aval.

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