Un monde sans clown...
C'est un monde sans rires, c'est à dire sans joie.
Un monde qui nous guette, menaçant à travers l'ironie et la vision aigre des choses de ce monde, que bien souvent, on laisse aller à la nuit....
C'est un monde sans nez rouges et sans déguisements: un monde où l'on est prisonnier de soi-même et de la banalité de notre essence ainsi que de notre existence: un monde triste à pleurer.
C'est un monde sans espoir, ou pour mieux dire, sans optimisme: un monde où tout est noir, où tout est fatalisme.
C'est un monde en noir et blanc, gris, sans couleur....comme dans les vieux films, avec du charme, du verbe, mais avec un défaut majeur: une vieillesse avant-gardiste. Sans rose, sans bleu, sans humour, complètement sérieux. Un monde de clowns qui jouent aux dieux, ressemblant d'avantage au Jupiter libidineux qu'au Dieux des dieux, portant la foudre. Une horde de bouffons manents rendant une pâle et risible imitation de St Louis sous son chêne mais sous un saule pleureur...
C'est un monde sans Max Zander, sans divertissements, films ou cabarets: sans amusements servant à oublier ce cri glacé, venu du gouffre de notre conscience, ce lancinant "Momento mori" et sa marche lugubre.
C'est un monde où l'on ne rit de rien et où l'on pleure de tout; où toute bonne nouvelle se corse d'un dérangeant arrière-goût d'excréments de bonheurs irréversiblement passés pour ne jamais renaître.
Un monde où l'on rit en toussant ou en geignant comme des malades à l'Hôtel-Dieu: un monde où le rire est parmi les maladies, la nouvelle peste noire, un charment choléra, une grippe avenante, le pire des fléaux. À l'image de cette phobie étrange qu'est la clownophobie....
C'est un monde qui étrangement ressemble au nôtre: rires désabusés, humour facile, sourires forcés, bien-être capricieux, un monde compliqué qui demande beaucoup, se passant de l'essentiel, des choses simples, comme les clowns.
Alors, rions, vivons, embrassons-nous, pleurons de joie serrés sans ambiguïtés les uns contre les autres; n'ayons plus peur des "qu'en dira-t-on" des vieillards sévères (parfois âgés d’à peine vingt ans) et soyons tous, dès à présent,.....des clowns, bien évidemment!
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