dimanche 31 juillet 2011

Un monde sans 8 (dédié à Solène Maguet, sa première fan)

Un monde sans miroir.....

C'est un monde sans reflets: sans connaissance de soi ni illusion de ce que l'on est.

C'est un monde sans images, où tout apparaît de façon crue et cruellement réel, bas et triste.

C'est un monde sans réflexion, sans quête d'identité, comme dans nombre de ces sociétés totalitaires qui peuplent la Littérature: un monde d'automates sans cerveaux et de zombies sans sentiments. Mais un monde où nous sommes tous pareils, égaux, ne connaissant pas ses différences: un monde absurde où l'on se croise soi-même à tous coins de rue.

C'est aussi un monde de frontières, empêchant l'accès aux rêves où nous envierions tous Alice: un monde d'adultes aigris, accrochés à leurs petites lois et leurs frêles principes comme le Professeur Rath l'est à son pupitre, c'est à dire par rigidité cadavérique. C’est un monde sans fantasmes, autrement dit sans but.
C'est un monde sans l'autre: sans compliments ni jugements, sans objectivité.

C'est un monde sans l'art, qui à travers la littérature, la peinture, le théâtre où la danse, se fait miroir du monde. Pour les gens du moyen-âge, c'est un monde sans essentiel.

Un monde où l'on ne voit que l'ombre physique des choses, et non l'ombre des âmes: un monde où les êtres les plus adorables sont des laidrons, des monstres comme Quasimodo ou la Bête, et les êtres les plus infâmes cacheraient leurs vices derrière une beauté sans pareil comme Dorian Gray...

C'est également un monde sans Narcisse, et donc sans nombrilisme; un monde où l'individualisme n'impose pas son empreinte menaçante, puant la vanité et l'indifférence.

C'est un monde sans ce texte, ni le précédent: approchez, approchez, n'ayez aucune crainte! Quel reflet de vous apercevez-vous dans ce miroir?

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