vendredi 5 août 2011

Voyage par le rêve


Assise près d’une noire gargouille de chaire et d’os, surplombant le triste et poussiéreux Paris,
Esméralda contemple les plaines argentées du ciel, qui s’endort, et rêve à milles choses de milles
siècles divers :

En Bavière, à moitié fou et déchiré, ivre de désir et noyé de ruines, telle Ophélie lors de
son dernier voyage, Louis fait ses derniers adieux à un peuple de loup-garous montés de Wagner,
Sissi, Lohengrin, et Siegfried aux abords d’un lac qui caresse les pieds du Neuch wenstein.
Dans ses Carpattes lointaines, le Comte que l’Amour consume, fuit les reflets de ses remords et regrets dont le mitraillent une foule de miroirs cruels et moqueurs.

Dans son île au bout du monde, Robinson, seul, désespérément seul,  s’endort sous un palmier, dans un bouquet de fleurs  à faire pâlir de rage lesbotanistes d’Amsterdam, et dont le parfum rare transpire la béatitude infinie.

Et là, apercevant dans une brume amère à l’horizon, le Hollandais encore à la recherche d’un cœur sincère, il décide de détourner  les yeux vers le couchant couleur  goyave  et peu à peu pris d’une paisible léthargie ,
s’endort et rêve d’une belle et sulfureuse gitane aux yeux d’océans enragés :

Assise près d’une noire gargouille de chaire et d’os, surplombant le triste et poussiéreux Paris, Esméralda contemple les pleines argentées du ciel, qui s’endort, et rêve à milles choses de milles siècles divers…

 

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