Que c’est triste,
le monde, quand Aznavour est mort ! Qu’il est triste, le
monde, quand on ne l’entend plus ! Les médias, les églises,
ses mélodies nous portent, inutiles mélopées à nos oreilles
déçues … He must be the face we can’t forget.
Mais Aznavour est
comme un jour, il s’en va, il s’en va, Aznavour, et il n’est
bientôt plus qu’un plaisir démodé, une Bohème, un Ménilmontant
d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître,
puisqu’on ne connaît plus aujourd’hui ce qui date d’avant sa
naissance …
Que c’est triste,
le monde, quand Aznavour est mort ! C’est un monde qui n’est
pas for me, for me formidable … mais show must go on, comme ils
disent.
Et pourtant,
pourtant, on aime que lui, le monde d’Aznavour . Alors, oui, il
faudra bien que l’on retrouve notre raison, notre insouciance et
nos élans de joie. Oui, il faut savoir encore sourire quand le
meilleur s’est retiré et qu’il ne reste que le pire dans une vie
bête à pleurer .
Mais ces dernières
années, nous avons tant perdu !
Roger Moore et
Patrick Macnee, les derniers gentlemen !
Christopher Lee, le
plus grand des monstres du cinéma !
Ken Adam, le
bâtisseur des rêves !
Simone Weil, la
survivante mais aussi l’engagée !
Carrie Fischer et
Claude Gensac, les Princesses des chevaliers Han et Louis !
Pierre Bellemare,
Guy Piérauld et Jean Piat, les incomparables voix de notre enfance !
Et Johnny Halyday,
le cow-boy rockeur !
Et France Gall,
évidemment …
Malgré tout cela,
il faut savoir mais moi, je ne sais pas et comme deux tziganes qui,
sans répit, gratteraient de leurs guitares, les chansons d’Aznavour
font renaître sous sa voix ma folle mémoire …
Un monde sans
Aznavour est un monde sans mémoire, un monde bien vide. Alors,
camarade, camarade, soyons à notre tour des Simone Weil, des Roger
Moore, des Aznavour, des engagés, des gentlemen ou des crooners !
Que l’on puisse dire : Aznavour est mort, vivent Aznavours !
Car, au fond,
avouons-le entre nous, il ne peut exister de monde sans Aznavour.
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