Cogne, tape, frappe sur les humaines cervelles
Qui, échaudées, recherchent le refuge
D'une ombre, d'une fontaine dont le déluge
De quelques goutes, sous un ciel de cèdres,
Rafraîchit le lit des hautes herbes.
Le promeneur s'y noie et entend
Le râle trompeur des voix du vent
Qui se glisse derrière les roches et pierres.
Troublé dans son pastoral berceau
Par ces murmures aux accents fatals,
Notre homme se croit alors au cimetière:
"Quoi? Dans ce lieu dédié au repos
Les vivants dorment, les trépassés parlent?"
Lors les roseaux du lac lui apportent
Plusieurs voix spectrales d'autre sorte.
Effrayé, le flâneur se déplace
Dans les bois. Sieur Canard prend sa place.
Des piverts frappent les troncs d'une fureur
Qui les change en drôles d'esprits frappeurs.
Le visiteur, privé de sieste,
Se trouve poursuivi d'esprits sylvestres
Qui sont autant d'abeilles, de lapins,
De bruissements de fougères, de zéphirs
Gémissants, reprenant les refrains
Des oiseaux qui viennent les bois sertir.
Terrifié, il quitte l'asile des arbres
Et tombe sur un spectre plus effroyable
Encore. Une silhouette qui semble fondre
Au soleil et le poursuit: son ombre.
Un monde sans... by Jean-Baptiste Hassler est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 3.0 Unported.
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