Un monde sans tolérance…
Dieu ! Mais ce monde existe sous ombre de ne point être ! C’est un monde de discrimination positive comme négative. C’est un monde d’esclaves où chacun se prend pour le roi. C’est un monde où insulte, sobriquet, mépris, haine, … bombes fusent à tout moment. Pan, pan, pan !
- Tiens donc, je connais ce monde ! Cessez, monsieur, ce monde est tolérant !
- Vraiment ? C’est un monde, avouez-le, de fausse tolérance alors ? Car pour vous le prouver, j’entends montrer, monsieur, ce qu’est un monde de tolérance !
C’est un monde où il est aussi disgracieux d’être blanc que noir, jaune que rouge, natif d’un lieu et parvenu d’un autre, grand ou petit de taille comme d’appendice, de la glorieuse lie sociale comme des pédantes hautes sphères, d’être un homme ou une femme, d’être un Homme ou un chien, une touffe d’herbe, un insecte ou un virus.
C’est un monde qui dénude Flaubert de son meilleur dictionnaire, où les politiques, philosophes et autres corbeaux de malheur n’ont plus matière à prononcer le moindre mot. Un monde sans histoire, une terre vierge, lumineuse, immaculée, une insula incognita où secrètement cachée des regards s’endort Innocence. C’est le décor rêvé d’une robinsonade…
Dès lors qu’est-ce qu’un monde sans tolérance ? Un monde coupable de science, qui mêle économie, fausses fois et âge adulte soigneusement dosés dans un grand verre de courbettes, d’hypocrisies et d’une grande et fatale dose d’Habitude. C’est un monde sans surprise où tout le monde se ressemble, un jeu de l’oie dont on connaît les règles, refusant obstinément de les changer. C’est un monde qui s’ennuie des sermons éternels de vieux squelettes qui, avares de pardon (monnaie apparemment plus précieuse que le dollar), refusent au nom du passé de se donner la main. C’est un monde d’êtres qui cherchent dans le passé des bisaïeuls esclaves ou déportés pour condamner leurs frères du présent, de sempiternels révolutionnaires anarchistes recherchant milles Mai 68 tous les mois, ne comprenant pas que l’anarchie refuse l’Histoire. C’est un monde sans anarchie.
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