vendredi 5 août 2011

Portrait Baudelairien



Une femme, c’est un pays : la fraîcheur comme la rudesse de la Pologne, la chaleur torride enivrante du Portugal ou des îles, le romantisme  comme l’insouciance viennoise.
Une femme, c’est un parfum et milles pulsions : une odeur d’orange qui fait sourire, s’adoucir, qui rappelle aux paresseux après-midi d’école primaire. Un goût de boule de gomme, de pâte d’amande, avec laquelle elle entraîne comme la Lorelei, entraîne le naufrage de ses  frères d’existence.

Une femme, c’est un air de musique, doux et lancinant, ou bien fou et tonitruant : une symphonie de l’Amour aux accents de Beaumarchais, si vif qu’à l’entendre, je tombe à genoux et supplie :  « Reste donc ! Tu me plais tant ! Tu peux m’entourer de liens ! Je consens à m’anéantir ! La cloche des morts peut résonner !Tu es libre de ton service… Que l’heure sonne, que l’aiguille tombe, que le temps n’existe plus pour moi !* ».

Mais derrière cette source de beauté et de richesses naturelles se cache une cascade infinie de caprices insolubles, à l’image du monde, insatisfait de son éternel bouleversement qu’il s’impose tel Titus s’ordonne de devenir Empereur.




* Cf Faust 2, traduction de G.De Nerval

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