mercredi 27 juin 2012

Plat du jour 1

Jacques le Fataliste, Denis Diderot

D'aucuns se plaindront de Jacques le fataliste.
D'ailleurs qui ne se plaint de l'oeuvre de Diderot?

Complexe, mélangeant récit, théâtre, images, allusions et anecdotes surannées pour le lecteur d'aujourd'hui et surtout rempli d'incohérences narratives comme l'évocation du mari d'une veuve s'inquiétant de ses états d'âmes, j'en passe et des horreurs!
Ajoutez à cela le dégoût qu'il inspire à celles et ceux qui l'ont eu en tant que sujet au baccalauréat!
Ce livre n'est dès lors pas très aimé.
Pire, la frontière entre les instances narratives (auteur, narrateur, narrataire, lecteur et personnages) sont si floues, la démarcation entre les milles intrigues qui composent l'oeuvre si perméable, que Jacques le fataliste devient très vite un "doux et langoureux vertige".

Mais c'est ce vertige même qui fait son intérêt!
D'abord parce que lorsque le lecteur se lasse d'un récit, apparaît soudain un autre en guise de récréation!
Ensuite parce que l'on aime jouer avec les livres comme avec les films.
C'est ce que permet le livre de Diderot: jeu de reconstruction des différentes intrigues, jeu avec les codes du roman picaresque, qui sont donc des jeux de puzzle, mais aussi jeu de rôle puisque le narrateur invite parfois le lecteur à des choix comme on en trouvera aujourd'hui dans les Livres dont vous êtes le héros.

Milles intrigues dont on choisit sa favorite (pour le cinéma, il s'agit de celle de Madame De La Pommeraye et du Duc des Arcis); milles intrigues dans lesquelles on se perd si bien qu'on finit par se croire à l'intérieur du livre aux côté de ceux qui les content ou se les font conter.

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